Le Libyen condamné pour l'attentat de Lockerbie va sans doute disparaître sans lever
tout à fait les doutes sur son rôle dans la plus grave action terroriste
attribuée à la Libye. Abdelbaset
al-Megrahi, condamné à la prison à perpétuité par un tribunal
spécial écossais en 2001, puis libéré pour «raisons de santé» en août 2009, a
été hospitalisé «dans un état très critique», selon sa famille. Son frère a
indiqué lundi soir qu'il a finalement quitté l'établissement affirmant
toutefois que «ses jours sont comptés».
Abdelbaset al-Megrahi aura affirmé jusqu'au bout son innocence.
Kadhafi l'avait livré à la justice tout en niant sa responsabilité, soutenant céder aux «pressions occidentales».
Kadhafi l'avait livré à la justice tout en niant sa responsabilité, soutenant céder aux «pressions occidentales».
De façon étonnante, la version libyenne est partagée aujourd'hui
encore par une partie des familles de victimes. Leur chef de file Jim Swire,
dont la fille figure parmi les 270 morts du vol Pan Am 103 en décembre 1988,
reste persuadé que l'attentat a été perpétré pour le compte de l'Iran par un
groupe palestinien installé en Syrie. (…)
Le dossier est complexe, mais les partisans de
la manipulation avaient remporté en 2007 une grande victoire: la justice
écossaise avait accordé à Megrahi le droit de faire appel, au motif d'une
possible «erreur judiciaire».
Deux ans plus tard, Megrahi se voyait libéré car son cancer de
la prostate ne lui laissait plus que «trois mois à vivre», selon les experts
médicaux. Auparavant, il avait renoncé lui-même à faire appel, entraînant dans
la presse britannique des soupçons de marchandage.
Mais la vérité ne disparaîtra pas avec «l'homme de Lockerbie».
Trois hauts responsables libyens la connaissent. Ils n'ont pas parlé jusqu'à
aujourd'hui, permettant aux partisans de la théorie du complot de pavoiser. «Si
ces trois hommes ne parlent pas, c'est qu'ils ne savent rien, puisque la Libye
est innocente», assure l'avocat écossais Robert Black, médiateur entre la Libye
et l'Écosse pour organiser le procès de 2001.
En tête des détenteurs du secret, Moussa Koussa, ancien chef des
services secrets, a été exfiltré quatre mois avant la chute de Tripoli, et il
coule aujourd'hui des jours tranquilles au Qatar. Béchir Salah Béchir, l'ancien
directeur de cabinet de Kadhafi, vit à Paris après s'être enfui de Libye.
Abdallah el-Senoussi, lui aussi ancien cacique des services libyens, a été
arrêté en Mauritanie. Paris a réclamé son extradition. Senoussi a été condamné
par un tribunal français à la prison à vie pour un autre attentat, contre
un DC 10 d'UTA, 170 morts en septembre 1989. Il fait
l'objet de délicates négociations entre la France, la Mauritanie et la Libye,
qui souhaite aussi le juger. Un nouveau procès en France, conformément à la loi,
ne manquerait pas d'évoquer Lockerbie. La procédure écossaise paraît close,
mais celle du DC 10 reste ouverte.
[A translation can be obtained through Google Translate.]
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